Christian Lamont, technicien Noriap, accompagne une douzaine d’agriculteurs adhérents de la coopérative, à la conversion d’une partie de leur exploitation à l’agriculture de conservation (ACS). Cette transition porte sur près de 400 hectares environ dans la Somme. Premières constatations au bout d’un an de mise en place, au sein de ce groupe de développement technique.
"Dans notre groupe de développement technique, constitué de 12 agriculteurs localisés dans le sud amiénois, on constate que les sols des parcelles engagées en ACS ont conservé l’humidité pendant la période estivale, et comme la terre n’a pas été labourée, peu d’adventices se sont développées. Dans les prochains mois, on sera en mesure de faire le bilan économique, mais on constate déjà que les sols se comportent différemment."
Se lancer en ACS requiert une certaine technicité
"A la fin de l’hiver, après des semaines de pluie, les parcelles converties à l’ACS étaient praticables plus vite qu’une méthode traditionnelle avec labour pour implanter les cultures de printemps (orge, pois). Or mi-mars, la situation était devenue critique. Les agriculteurs ont attendu la première fenêtre pour intervenir. L’abondance de pluies a accéléré la décomposition des couverts broyées au mois de janvier. La simplification du travail du sol a permis de semer rapidement, sans avoir à reprendre la parcelle. Dans les couverts implantés à la fin de l’été 2019 puis à l’automne, la succession de cultures de plantes à racines pivotantes puis de plantes à racines fasciculées a permis de casser la semelle de labour et a rendu la terre plus granuleuse. Le sol est ainsi devenu plus souple. On a pu observer dans mon groupe un retour d’azote de l’ordre de 60 unités, suite à la décomposition de 3 à 4 tonnes de matière sèche/ha fournie par les couverts végétaux. A ce stade, dans le sud amiénois tout au moins, tous les sols se prêtent bien à l’ACS malgré leur hétérogénéité tantôt argilocalcaire, tantôt limoneux. Mais se lancer en ACS requiert une certaine technicité : pour implanter ses premiers couverts, il faut bien analyser la structure du sol. Si elle est verticale, on peut semer directement le premier couvert après la dernière moisson. Sinon il faut envisager un décompactage».
A voir aussi :
Notre vidéo : "Sol vivant, agriculture gagnant"
Thomas Leroux a choisi l'agriculture de conservation des sols : une expérience nouvelle adaptée à la qualité de ses terres.