Pour maintenir la fertilité de vos parcelles et réduire les phénomènes d’érosion, il faut que le sol soit couvert toute l’année avec une interculture, avec un tiers minimum des résidus laissés en surface.
Le travail du sol, un impératif pour bien préparer le lit de semence
Pour produire du maïs, il faut tenir compte de la texture du sol et du type de rotation des cultures. Les sols sont généralement saturés en début de printemps, il faut qu’ils s’assèchent rapidement pour permettre d’effectuer un semis assez tôt. Le travail du sol permet de sécher plus rapidement lorsqu’il est réalisé dans de bonnes conditions. Ce chapitre vous explique les différentes manières pour produire du maïs.
La texture du sol joue un rôle important ! Par exemple sur des sols à texture grossière (sable, limons sableux, sable limoneux) qui drainent bien, le travail du sol n’apporte aucun bénéfice sur le rendement. En revanche, sur des sols à texture lourde (argile), le travail du sol peut trouver un intérêt sur l’assèchement et le réchauffement. Il permettra par exemple d’avancer la date de semis.
La rotation des cultures : un palliatif au travail du sol ?
Une bonne rotation permet de remplacer un effort important de travail du sol ! La rotation des cultures ne s'arrête pas à l'enchaînement de cultures les unes à la suites des autres : si vous souhaitez mettre en place une rotation raisonnée, voici ce qu'il faut retenir :
- L’intégration d’un couvert végétal permet parfois grâce à son action sur la structure du sol de ne pas le travailler.
- En semis direct, la gestion des résidus a son importance. Il faut placer un maïs après une culture qui laisse peu de résidus pour éviter un travail du sol.
- En présence d’importantes quantités de résidus, le sol restera plus frais et retardera le semis, sa croissance, donc le potentiel de rendement. Il faut l’accepter en semis direct ou bien travailler son sol.
- D’autres facteurs jouent en faveur du travail du sol pour la culture du maïs. Il permet l’incorporation des engrais organiques améliorant leur efficience, de gérer les résidus végétaux et adventices susceptibles d’héberger des nuisibles, et aussi l’ameublissement du lit de semences ou encore la réduction du compactage du sol.
Les différents modes d’implantation des semis
Divers modes d'implantation existent, chacun présentant ses spécificités et étant adapté à une situation, à un environnement :
Le semis avec labour
La méthode conduit à passer la charrue à socs à l’automne puis de reprendre le terrain par un travail du sol superficiel au printemps. Attention à la profondeur de labour pour ne pas mélanger les horizons.
Cette pratique est la plus simple à réaliser mais elle n’est plus forcément dans l’air du temps avec les soucis d’érosion éolienne et hydrique. Sur les terrains en pentes, elle entraîne le déplacement de terre arable vers le bas.
Le semis avec travail du sol réduit à l’automne
Chisel ou outil à disques avec un avantage aux disques qui nivellent mieux le sol. Cela permet de laisser une surface suffisamment lisse pour éviter de repasser plusieurs fois au printemps pour préparer le sol.
Le passage du chisel dès l'automne permet de préparer le sol pour le printemps suivant.
Le semis avec travail réduit du sol au printemps
Il s’agit du meilleur moyen pour réduire l’érosion. Certains d’entre vous hésiteront dans des sols à texture fine ou avant un blé ou maïs qui laisse beaucoup de résidus par rapport aux contraintes évoquées précédemment.
Dans les autres conditions, ne pas travailler le sol à l’automne n’engendrera pas de pertes de rendement donc optimisera le coût de production.
Pour cette pratique, il est conseillé de privilégier un travail du sol avec un outil à dents à grand dégagement, voire des dents étroites.
Le strip-till d’automne et de printemps
Il y a de plus en plus d’intérêt pour cette technique qui consiste à préparer les bandes de sol destinées à recevoir les rangs de maïs et laisser le reste du champ couvert de résidus. Cela permet de hâter le semis au printemps par rapport à un semis direct.
Sur des sols à texture fine, cette technique peut s’avérer une alternative au semis direct. Les résultats sont à ce jour légèrement inférieurs au semis traditionnel. Un des avantages de cette technique est d’optimiser les apports d’azote, de phosphore et de potasse en les incorporant au moment du semis.
La technique permet de réduire la quantité d’engrais et limite grandement l’érosion des sols ! Il faut privilégier des engrais qui risquent moins d’entraîner des dommages, pas de sel ou d’ammoniac, ex. urée enrobée (voir chapitre fertilisation).
Le semis direct
C’est de loin la technique la plus compliquée à mettre en œuvre car il faut compenser ce que procure un travail du sol. Il faut prendre plusieurs aspects en compte : drainage, rotations, gestions des résidus, enherbement, insectes, fertilisation et surtout compactage du sol.
L’ensemble des techniques sont présentées de manière synthétique, si vous souhaitez plus de détails pour la mise en œuvre, il faut vous faire conseiller d’un technicien.
Date et densité du semis de maïs : les facteurs clés pour optimiser le rendement
Prévoir les densités de semis habituelles en fonction de votre secteur géographique, de l’écartement des rangs et de la date de semis. On adaptera aussi la densité en fonction des pertes prévisibles (préparation du sol, risques parasites du sol, etc.).
La date de semis doit se réaliser dès que la température du sol est supérieure à 10 °C pour favoriser une levée et une germination rapides. En général, on cherchera à atteindre les objectifs de densité suivants :
- 105 à 110 000 pieds/ha en maïs ensilage, soit 2 à 2.2 doses/ha ;
- 95 à 100 000 pieds/ha en maïs grain, soit 2 doses/ha.
Profondeur du semis de maïs : quelques pré-requis
Pour obtenir une bonne levée, la graine de maïs doit être positionnée dans une couche humide proche de la capacité de rétention du sol. Le semoir doit être réglé à une profondeur de 4-5 cm. Il ne faut pas semer superficiellement (3 cm) même dans un sol humide car il peut y avoir un mauvais positionnement des premières racines coronaires et du point d’ancrage, quel que soit le type de sol.
Une levée hétérogène et une absence de racines peuvent exposer davantage la semence aux herbicides. Inversement, si les semences sont placées trop profondément dans un sol encore froid, la levée accusera du retard, la culture sera exposée à une problématique insectes.
Cas particulier d’un printemps sec : il est moins risqué de positionner la semence plus en profondeur pour la mettre en contact avec la terre humide que de semer trop superficiellement et espérer la pluie !
Lorsque les semis sont réalisés tôt en saison et que le sol est encore froid, il est judicieux de majorer de 10 % la densité de semis par rapport au peuplement final visé.
Lire aussi :
Réduction des IFT : génétique et nouvelles variétés, Grandes cultures : Bâtir sa stratégie de commercialisation, Assolement : le point sur les cultures en test, Culture du tournesol et du lupin en agriculture biologique, Les 6 étapes de la fertilisation azotée du blé, Opti Lab : L’expérimentation agricole participative, Colza : comment pallier les difficultés d'implantation?, Colza : s'adapter pour mieux gérer les ravageurs, Désherbage alternatif : la solution écimeuse,