Le gouvernement français a décidé d’interdire le glyphosate à l’échéance de 3 années.
Même si le calendrier reste confus sur une sortie définitive, le monde agricole doit anticiper sa probable interdiction. Un véritable casse-tête technique et agronomique. Chez Noriap, nous menons une réflexion et prospectons les éléments de réponse. Mais on sait d’ores et déjà que cela tiendra dans un ensemble de solutions à mettre en œuvre.
Le travail du sol relativement efficace
Dans la pratique, les agriculteurs ont principalement recours au glyphosate avant les semis pour « nettoyer la parcelle ». Pour cet usage, le labour peut convenir.
La destruction mécanique par un passage d’outil de travail du sol superficiel est sans aucun doute une alternative efficace en période sèche. Mais il faudra prévenir le phénomène de repiquage. Le passage d’un outil permet de détruire une partie des adventices, mais attention à celles qui restent au contact du sol humide : elles seront beaucoup plus difficiles à détruire par la suite.
Le semis simplifié sur le rang afin d’éviter de provoquer les levées d’adventices, peut être une solution. De même qu’un passage d’herse étrille réalisé très précocement dans le cas des techniques conventionnelles, sans être parfait.
Du glyphosate aux bineuses ...
Chez Noriap, nous étudions également sérieusement le sujet des bineuses. Sur des cultures à large écartement, leur usage est prometteur et reconnu, mais il s’avère plus compliqué sur les céréales. Même si les bineuses auto-guidées de type Gardford présentent un intérêt.
Quoi qu’il en soit, le travail mécanique est un bon point dans la gestion des adventices car on ne se heurte pas à la problématique des résistances, qui constitue un frein de la lutte chimique. Il faut envisager aussi la robotisation. Demain si des tracteurs autonomes sont associés à des bineuses et équipés de la technologie RTK, cela commencera à être très séduisant !
La destruction électrique efficace
D’après les essais que nous réalisons sur notre station d’expérimentation, une dernière solution attire notre attention : celle du désherbage électrique, avec le XPower de Zasso. Le niveau d’efficacité est bon, mais cette solution soulève d’autres questions. Celle de la largeur du travail, du nombre de passage, du tassement et de la consommation de gasoil estimée entre 15 et 20L/ha. Le constructeur annonce que les nouveaux systèmes pourraient avoir une largeur de travail de 12m, donc nous y regarderons de près, mais une chose est sûre : le coût économique voire environnemental ne sera pas inférieur à celui du glyphosate.
Aucune solution chimique pour remplacer le glyphosate
Du côté de la chimie, à ce jour, aucune matière active sur le marché n’est susceptible de remplacer le glyphosate. On entend çà et là l’arrivée de solutions plus ou moins crédibles, mais si celles-ci arrivent, ce ne sera pas immédiatement.
Le contexte incite nécessairement à mener une réflexion en profondeur : il n’y aura pas UNE solution, mais un panel de leviers. Il faut également avoir à l’esprit que chaque exploitation, chaque parcelle deviendra un cas particulier en absence de glyphosate.