Quand on parle protéines végétales et légumineuses, on cite spontanément Soja, Fèverole, pois protéagineux, pois chiche, lentille, le lupin est rarement cité. Il recèle pourtant un potentiel de développement non négligeable dans notre région des Hauts de France et de Seine maritime…NORIAP lance un contrat de lupin d’hiver et de lupin de printemps, à destination de l’alimentation humaine et animale, sachant que pour l’une ou l’autre des destinations, le prix payé au producteur et le cahier des charges sont les mêmes.
Des débouchés en alimentation humaine et animale !
Le lupin est une graine naturellement riche en protéines : environ 36 %, à peu de choses près, équivalent au soja, et contrairement à celui-ci, elle contient très peu d’huile ce qui présente l’avantage que la graine puisse être consommée directement avec un simple broyage grossier, sans transformation dans certaines rations en alimentation animale.
Le lupin est aussi consommé en alimentation humaine, même si le marché est encore naissant : il concerne essentiellement les graines entières dans les mix apéritifs. La graine est également utilisée pour la fabrication d’ingrédients utilisés dans les industries de la boulangerie, de la pâtisserie et la viennoiserie.
Semer du lupin : le choix de la parcelle est déterminant !
Le Lupin est une culture adaptée dans les sols limoneux sains ressuyant rapidement et plutôt acides, il ne supporte pas les sols crayeux et pH élevés supérieurs à 7. Le choix de la parcelle est donc déterminant pour obtenir un bon rendement.
Autre information importante avant de se lancer: il y a très peu de solutions de désherbage anti-dicots en post levée, il faut donc « assurer » le programme de post semis -prélevée, le point de vigilance sera principalement les repousses de crucifères
Le lupin a par ailleurs besoin d’eau pour garantir un rendement convenable. Cette légumineuse possède les mêmes atouts que les autres cultures appartenant à cette famille : elle fixe naturellement l’azote de l’air, donc elle ne nécessite pas d’apport d’engrais azotés. Elle laisse un reliquat azoté important pour la culture qui suit ; en général une céréale.
Le lupin de printemps, pour son effet précédent !
Le lupin de printemps présente un potentiel de rendement moyen dans nos régions (si la parcelle est adaptée) de l’ordre de 30/35QTX par ha. Il n’est pas trop concerné par les problèmes de mouche des semis et permet l’alternance cultures d’hiver / culture de printemps appréciable dans les situations de forte pression graminées résistantes.
Les points de vigilance : la lutte contre les crucifères, et aux niveau maladie la lutte contre l’anthracnose les années pluvieuses. Le lupin de printemps est globalement peu sensible aux insectes et aux maladies. Avec un rendement de l’ordre de 35/40QTX par ha, la marge brute se situe aux alentours de 900€/ha, prime DPU incluse.
Lupin d’hiver : un potentiel de marge brute de plus de 1000€/ha….
La récolte du lupin d’hiver se réalise en juillet, ce qui permet éventuellement la mise en place d’une culture intermédiaire avant le semis d’un blé. La culture présente l’avantage d’avoir un potentiel de rendement d’environ 10 Qx / ha supérieur au lupin de printemps : on peut espérer des rendements de 45 à 50 Qx / ha dans nos régions ce qui n’est pas négligeable, et qui permet de dépasser la barre symbolique des 1000€/ha de marge brute…
Point de vigilance : le lupin d’hiver est exposé à la mouche des semis qui n’a plus de moyens de lutte chimique pour l’instant. Le seul moyen de prévention contre ce parasite est le déchaumage dans l’interculture. Le semis du lupin d’hiver s’effectuant en septembre il sera exposé aux levées de graminées automnales comme le vulpin et le ray grass, s’ils sont présents.
Ce qu’il en pense:
Philippe Pluquet, Responsable technique productions végétales
« Un fort potentiel dans nos régions »
« Nous sommes en 3eme campagne de réalisation des essais lupin de printemps. La 3eme récolte aura lieu en septembre prochain, les deux premières années les rendements en essais se situaient autour des 32 Qx / ha avec la variété référence. En grandes parcelles agriculteurs les rendements ont oscillés entre 30 et 44 Qx/ha. Au vu des 2 années d’expérience de la culture chez NORIAP, et la 3eme en cours, nous sommes persuadés que le Lupin possède un fort potentiel de développement dans nos régions surtout si le ministère de l’agriculture présente le plan protéines d’ici la fin de l’année comme il est prévu…C’est donc une culture à tester, a minima, pour apprendre à la maîtriser avant qu’elle ne prenne son envol ! Nous avons moins de recul sur le lupin d’hiver, mais son potentiel de rendement supérieur au lupin de printemps nous rend optimistes quant à son développement ».
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