05 mai 2020 -
Agriculture de précision : quelle rentabilité avec be Api ?
Faire évoluer ses pratiques pour répondre aux enjeux agro-environnementaux en connaissant mieux ses sols, en apportant la bonne dose d’intrants selon les caractéristiques pédologiques et selon l’état de fertilité des sols : be Api vous aide à atteindre ces objectifs, quel que soit l’orientation technico-économique de l’exploitation. Les premiers conseils et les premiers épandages ont été réalisés, sur les 4000 ha suivis par la coopérative Noriap. De quoi mesurer les premiers impacts économiques.
Deux façons de résoudre l’hétérogénéité parcellaire
Bien souvent, vous avez déjà vu dans vos parcelles des différences de végétation, de croissance, de couleurs… Ces différences sont liées à plusieurs facteurs. Outre l’impact climatique, on peut citer les facteurs liés à l’hétérogénéité du type de sol, ou à l’historique de la parcelle. Be Api permet de prendre en compte ces hétérogénéités intra-parcellaires, de deux manières complémentaires. La première a pour but de permettre aux parcelles d’exprimer pleinement leur potentiel, grâce à une cartographie précise des différentes zones de terre. Cette première offre permet de moduler l’objectif de rendement, et d’ajuster la densité de semis, les applications de régulateurs…La deuxième proposition, complémentaire, vise à réaliser des analyses de sol sur les parcelles en s’appuyant sur leur découpage historique. L’objectif est de lever les carences existantes, et donc déplafonner le rendement, ou de réaliser des impasses et donc de faire des économies d’engrais.
Quel retour sur investissement ? Premiers éléments de réponses :
Depuis maintenant 3 ans, NORIAP développe et propose les solutions be Api à ses adhérents. Cela représente en 2019 près de 4000 ha suivis, auprès d’une trentaine d’agriculteurs. Les premiers conseils ont été délivrés, et les premiers épandages en modulation ont été réalisés à l'automne 2019 et en sortie d'hiver. Nous pouvons déjà faire quelques analyses par rapport aux conseils donnés, et aux conséquences dans les pratiques des agriculteurs be Api. Les préconisations dépendent beaucoup de l’état de fertilité des exploitations :
L’histogramme ci-dessus montre la répartition des teneurs de 3 éléments mesurés, pour l’ensemble des analyses réalisées chez les agriculteurs suivis par NORIAP.
4000 ha suivis : + 12€/ha en moyenne
Tous les profils et catégories de fertilité sont représentés sur les cartographies, ce qui montre une grande hétérogénéité entre les exploitations suivies. La moyenne pondérée des teneurs, sur les 4000 ha suivis, s’élève à 80 unités de phosphore, 238 unités pour la potasse et 143 unités pour le magnésium. Ces valeurs sont proches des teneurs optimum. Mais les conseils ont généré un gain économique moyen de 12€/ha, toutes cultures confondues, obtenus, en moyenne, grâce à une majoration de 16 unités/ha en phosphore et une réduction de 50 unités/ha en potasse (cf. histogramme ci dessous).
Prenons un exemple concret. Sur les figures 1 à 3, la 1ère carte indique la variation intra-parcellaire du taux de K2O présent dans le sol lors du diagnostic réalisé à l’automne 2018, sur une parcelle de betteraves d’un adhérent du secteur de Punchy (80). La deuxième carte propose un conseil en potasse selon la culture en place (betteraves) et selon l’état de fertilité de la parcelle. Enfin, la dernière carte correspond à la carte de modulation à appliquer par l’épandeur.
La pratique habituelle était d’apporter chaque année sur les betteraves 500 kg/ha de chlorure, soit un investissement de 150 €/ha. Avec le conseil be Api, l’application en chlorure a été en moyenne de 236 kg/ha, soit une économie de 79 €/ha.
Par contre, en phosphore, les cartes de teneurs montraient des zones légèrement déficitaires (figure 4).
Les pratiques faisaient que des impasses régulières étaient pratiquées en phosphore. Le conseil, sur cette même parcelle, était donc d’apporter cet élément (figure 5). Les apports en super 38 ont été de 274 kg/ha en moyenne soit un investissement de 82 €/ha (figure 6).
Au final, le budget engrais de l’agriculteur n’a pas bougé, mais les engrais ont été mieux répartis en fonction des besoins de la culture et des teneurs du sol. be Api est donc un moyen d’optimiser sa fertilisation de fumure sur l’ensemble de la parcelle.
Confirmation de l'intérêt sur la station expérimentale de Noriap
Lors de la campagne 2019, le service technique Noriap a réalisé une courbe de réponse à l’azote sur une zone à fort potentiel et une zone à faible potentiel sur la station expérimentale de Quevauvillers (80). Les profils réalisés après le passage du conductivimètre montrent bien les différences de types de sol selon les deux zones. L’analyse des courbes de rendement entre les 2 modalités montre un intérêt à bien ajuster sa dose d’azote afin d’être proche de l’optimum technico-économique. Dans notre essai, la dose d’azote à apporter à l’optimum technico-économique était de 160 unités/ha en zone à faible potentiel, et de 200 unités/ha dans la zone à fort potentiel, soit un écart de 40 unités/ha, équivalent à environ 40 €/ha.
Figure 7 : La carte de conductivité indique 2 zones distinctes. D’après le profil de droite, un type de sol en limon argileux avec une réserve utile 179 mm et sur le profil de gauche, on distingue nettement l’apparition de la craie à partir de 40 cm, ce qui donne une réserve utile de 121 mm.
Figure 8 : à l’optimum technico-économique, la différence entre la zone en fort potentiel et celle en faible potentiel s’élève à 40 unités d’azote/ha, soit 40 €/ha sur la zone à faible potentiel qui sont économisés lors de la modulation.
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