L’agriculture biologique vit depuis 3 ans une période d’instabilité. La vague de conversions de 2018, la déstabilisation du marché des céréales C2 qui s’en est suivie, puis le changement de réglementation lié à la fabrication d’aliments certifiés bio sont autant de composantes qui ont fait évoluer les marchés. Dans ce contexte fluctuant, Noriap évalue deux nouvelles cultures : le tournesol linoléïque, et le lupin bleu.
Pour sa première année de collecte de tournesol bio, en 2021, Noriap avait choisi le marché du tournesol linoléïque bio (pour les huiles d’assaisonnement), plus stable à l’époque (la période du Covid ayant mis un coup d’arrêt aux débouchés des huiles de friture, et de la restauration hors domicile, et donc aux demandes en huile de tournesol oléïque bio).
Pour maximiser le produit de la culture, Noriap joue sur la double valorisation du tournesol linoléïque bio : une valorisation en huile et en tourteau. Une fois les graines pressées, l’huile est vendue, les tourteaux sont récupérés, et vendus à des maisons de fabrication d’aliments du bétail.
Ces tourteaux intéressent les fabricants d’aliments du bétail pour leur haute teneur en protéines, et constituent une source alternative aux sojas et autres protéagineux. La culture convient bien aux zones précoces du territoire de la coopérative : l’Oise, et le sud de la Seine-Maritime et de la Somme.
le tournesol prend la place d’un maïs dans la rotation, mais la culture est moins exigeante en eau et en azote. Elle valorise mieux les sols à faible ou moins bonne réserve utile, et un apport de 60 unités d’azote organique avant le semis, selon les reliquats sortie hiver satisfait ses besoins.
Son désherbage est facile.
Ses inconvénients, en revanche :
la culture est sensible aux ravageurs en début de cycle (colombidés, corvidés, limaces, lièvres/lapins) et en fin de cycle (colombidés).
Les fabricants d’aliments pour bétail tirent le marché du lupin, pour sa richesse en protéines.
Visionnez le témoignage de Benoit Minard
il s’agit d’une légumineuse, fixatrice d’azote dans le sol, et d’une culture de printemps dont la date de semis (mi-mars) répartit les charges de travail par rapport à d’autres cultures de printemps habituellement plus tardives (mai/ juin).
Ses inconvénients :
une récolte tardive, une culture peu couvrante, et sensible aux ravageurs en début de cycle.
Elle est à placer dans des terres profondes avec un pH < 8 et un taux de CaCO3 < 2,5 %.
Lire l'article : Noriap propose un contrat lupin
L'une ou l'autre de ces 2 cultures peut être adaptée aux exploitations du territoire Noriap :
Un intérêt fort pour allonger les rotations en agriculture biologique mais un bémol subsiste autour de la date de récolte pour le tournesol et de la lutte contre les ravageurs pour le lupin… Première collecte en 2021, et prévisions bio R2022 chez Noriap : 150 ha de tournesol et 30 ha lupin.
Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez poser vos questions auprès de votre technicien Noriap ou nous contacter !