Le service technique de Noriap, RAGT Semences et Agro-solutions (filiale d’InVivo) ont mis en place une plateforme d’essais colza qui a pour nom de code « Secure Colza ». Né d’un constat commun que les surfaces cultivées en colza ne cessent de diminuer depuis près de 3 ans (-35% de surface), son objectif est d’explorer les possibilités pour diverses dates d’implantation, et voir quel intérêt économique elles présentent pour l’agriculteur en calculant le coût de chaque itinéraire technique. Premiers résultats.
La plateforme d’essais Secure Colza - déployée par Noriap en partenariat avec Agrosolutions et RAGT - a été mise en place en août dernier. Les facteurs étudiés sont :
Une bonne anticipation de l’implantation permet de limiter l’assèchement du sol juste avant le semis, deux dates de travail du sol sont donc étudiées.
4 dates de semis ont été mises en place entre début août et mi-septembre et permettront notamment d’étudier la dynamique de croissance du colza à l’automne et sa résilience vis-à-vis des bioagresseurs.
Diverses options ont été envisagées et croisées allant de l’absence de fertilisation à une fertilisation en NP starter localisée en passant par l’utilisation de plantes compagnes. La fertilisation starter permet d’améliorer la croissance du colza en début de cycle et les plantes compagnes d’apporter de l’azote aux colzas en sortie d’hiver. Les plantes compagnes avec un mélange lentille + trèfle d’Alexandrie. L’effet combiné des plantes compagnes associées au colza et de la fertilisation starter au semis est également étudié.
A noter que cet essai a été mis en place sur une variété : RGT TEMPO.
Dans cet essai il se confirme que semer le colza tôt permet dans un premier temps d’obtenir un colza suffisamment développé pour gérer seul les altises adultes sans intervention insecticide.
Dans un deuxième temps le semis précoce permet de générer plus de biomasse, ce qui permet une économie d’engrais azotés. Il permet également une meilleure résistance de la culture aux larves d’altises qui perturbent la culture et la sensibilisent au froid de novembre à mars.
Sans surprise les deux premières dates de semis procurent les plus fortes biomasses. Pour les 4 dates de semis il y a une valorisation de la fumure starter en biomasse de colza de l’ordre de 30 %. En sortie hiver ce sont les plus fortes biomasses qui ont perdu le plus. Cette perte pourra toutefois être réintégrée pour moitié dans le bilan azoté de la culture. Les deux dates de semis les plus tardives présentent des biomasses plus faibles et moins « poussantes ».
La date de semis du 7 août est peu attaquée en entrée et sortie hiver alors que pour les 3 autres dates les larves continuent à se développer en sortie hiver, ce qui est certainement dû au fait que le colza est plus avancé, plus ligneux et donc plus difficile à perforer pour les larves.